Cet appel «record» représente «plus du double» des fonds demandés l'an dernier, a indiqué le porte-parole du Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), Jens Laerke.
Ce plan plus «ambitieux (...) reflète la crise croissante» dans le pays, lequel a sombré dans le chaos depuis le putsch du 1er février 2021 qui a mis fin à une décennie de transition démocratique. L'ONU estime que sur les 54 millions d'habitants du pays, 25 millions vivent dans la pauvreté et 14,4 millions d'habitants ont besoin d'une aide humanitaire, dont cinq millions d'enfants.
«Le conflit et l'insécurité font rage dans de nombreuses régions du pays et plus de 400.000 personnes ont été déplacées depuis la prise du pouvoir par les militaires il y a un an», a indiqué Jens Laerke. «Des milliers de personnes déplacées vivent dans des conditions épouvantables, beaucoup se trouvent dans des camps et des sites pour personnes déplacées, d'autres au sein de communautés d'accueil, et certaines ont traversé les frontières avec la Thaïlande et l'Inde ou se sont réfugiées dans la jungle sans nourriture, abri, services d'assainissement, protection ou soins médicaux adéquats», a-t-il dit.
1500 personnes tuées par la junte birmane
Il a lancé un appel pour que les agences humanitaires soient autorisées à accéder aux sites pour personnes déplacées afin de pouvoir évaluer les besoins des personnes qui s'y trouvent et les assister. Les fonds demandés pour aider la population birmane se basent «sur une évaluation objective des besoins, et non sur notre capacité à fournir l'aide», a précisé le porte-parole, qui souligne les besoins humanitaires «préoccupants» dans les villes. L'ONU demande «un accès direct et sans entrave à ceux qui, selon nos estimations, ont besoin d'aide», a-t-il dit.
Le coup d'État militaire il y a un an a fait plonger la Birmanie dans le chaos. Selon un bilan publié fin janvier par le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme, plus de 1500 personnes ont été tuées par la junte depuis le coup d'État, mais ce chiffre n'inclut pas des milliers d'autres décès liés au conflit armé et aux violences qui se sont intensifiés dans tout le pays. Sur les 1500 personnes, au moins 290 personnes sont mortes en détention. Selon l'ONU, au moins 11.787 personnes ont été détenues arbitrairement pour avoir exprimé leur opposition à l'armée lors de manifestations pacifiques ou en ligne et 8792 sont toujours en détention. (AFP)